Le Comité Social et Economique (CSE) comme le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) avant lui peut faire appel à un expert habilité. Il est important de faire le point sur les modalités de recours à ce type d’expert notamment en cas de projet important modifiant les conditions de santé et de sécurité.

Les cas de recours à un expert habilité

Le CSE peut faire appel à un expert habilité en qualité du travail et de l’emploi (article L. 2315-94 du code du travail) dans trois cas :

  • lorsqu’un risque grave, identifié et actuel, révélé ou non par un accident du travail, une maladie professionnelle ou à caractère professionnel est constaté dans l’établissement ;
  • en cas d’introduction de nouvelles technologies ou de projet important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail ;
  • dans les entreprises d’au moins 300 salariés, en vue de préparer la négociation sur l’égalité professionnelle.

La mise en œuvre de l’expertise nécessite une délibération du comité décidant de recourir à une expertise et désignant un organisme expert certifié.

Le processus type d’une expertise se décline généralement selon les quatre étapes suivantes (annexe 3 de l’arrêté du 7 août 2020) :

  • Proposition : l’organisme explicite les objectifs poursuivis, les méthodes utilisées, les résultats attendus et les compétences mobilisées.
  • Lettre de mission ou toute autre forme contractuelle qui précise notamment : le contexte de l’intervention ; l’analyse de la demande ou l’évaluation de la ou des questions posées ; le choix des méthodes d’intervention appropriées ; la sélection par l’organisme expert certifié du ou des sous-traitants pressentis ayant les compétences adéquates ; les modalités de suivi de mission par le CSE ; le montant estimatif des honoraires ;
  • Réalisation d’actions spécifiques à l’expertise demandée :
    • les données recueillies font l’objet d’une analyse critique;
    • le diagnostic réalisé s’abstient de tout jugement de valeur et ne s’appuie, quelle que soit la méthode, que sur des données factuelles (questionnaires, documentations de l’entreprise, entretiens, observations des situations de travail, mesures d’ambiance, prélèvements…) ;
    • l’organisme s’inscrit de manière systématique dans le cadre d’un devoir de conseil auprès des membres du CSE et en particulier dans un but de prévention primaire des atteintes à la santé et d’amélioration des conditions de travail ou du traitement des inégalités professionnelles ;
    • dans le cas particulier d’une expertise menée dans le cadre d’une consultation sur un projet soumis au CSE, l’organisme expert certifié met en œuvre les moyens permettant aux membres du CSE de rendre un avis motivé et de faire des propositions ;
  • Clôture, incluant :
    • la restitution des travaux par la fourniture au CSE des conclusions de l’expertise ;
    • les conclusions de l’expertise sont présentées aux membres du CSE lors d’une réunion préparatoire, puis débattues en réunion plénière de l’institution ;
    • le cas échéant, une restitution supplémentaire, pouvant être présentée aux salariés concernés par l’expertise sous une forme à déterminer ;
    • un bilan de la mission, intégrant notamment évaluation et capitalisation.